Depuis quelques années, l’article 49.3 permettant à l’exécutif de mettre un coup de pelle à la démocratie fait couler beaucoup d’encre.
C’est pourtant sans rappeler que le 49.3 est utilisé plutôt régulièrement depuis la constitution de 1958, avec un pic conséquent dans les années 1980.
Pour autant, la lecture des thèmes abordés a évolué. Alors que beaucoup de lois concernées par le 49.3 avait pour objet une amélioration globale de la France ou de ces concitoyens, l’histoire plus récente nous apporte quelques informations utiles, montrant que nous sombrons corps et âmes dans l’univers sans foi ni loi, que certains pourraient qualifier de capitalistes.
En particulier, je note en particulier la réforme de 2003 des modes de scrutin régional et européen, après avoir embrigadé la France dans une Europe qu’elle n’avait au départ pas voulue, ainsi que la « loi Macron sur la croissance » en 2015 et El Khomri sur le code du travail en 2016.
J’ai noté avec un profond intérêt que la loi Macron était baptisée au départ loi sur la croissance et le pouvoir d’achat par le gouvernement Valls. Elle s’est progressivement modifiée et a été renommée « projet de loi pour la croissance et l’activité (Source : wikipédia). Les textes ont eu pour objectif général une libéralisation accrue et forcenée des capacités de travail.
Bien sûr, certaines conséquences sont bonnes pour une majorité de français. Pour autant, il y a quelques gros gagnants : les grands patrons. En effet, avec plus de flexibilités et moins de risques, les portes sont grandes ouvertes. Surtout pour ceux qui rechignent qui seront remplacés en moins de temps qu’il ne faut pour que je l’écrive. Autre aspect, apparemment cher à nos gouvernements successifs depuis quelques décennies : dépecer le patrimoine étatique pour « déverrouiller l’économie française ». Autrement dit, vendre des biens communautaires pour que certains fassent des profits.
Un exemple facile que la plupart d’entre vous connaissent : la privatisation des autoroutes. C’est fou : les français paient des milliards pour construire des routes, pour que des rentiers mettent des péages.
Autre exemple facile : la FDJ, la Française des Jeux, qui gère notamment le loto national. C’est dingue : l’argent des contribuables, qui permet à un ou plusieurs gagnant de changer de vie, relatif à la chance, permet à certains de ponctionner dorénavant une part, sans rien faire. Qui pourrait penser que ç’aurait pu bénéficier à des écoles ou des personnes handicapées ?
Mais je suis bête, l’état n’était pas capable de faire ça tout seul, pour que le bénéfice en revienne à la population.
Ce que j’ai récemment lu est encore plus fort : « possibilité de transférer la propriété de l’armement militaire […] à des sociétés commerciales privées qui les loueront à l’armée française ».
Alors là, chapeau bas ! Non seulement, le budget de nos concitoyens, moi inclus, qui nous permet entre autres de nous défendre, et d’aider nos alliés, grâce à des avions de chasse ou des porte-avions, va servir à des tiers de gagner de l’argent, mais va aussi nous coûter plus cher ! Depuis quand la location est rentable ?!
Et je n’ai pas encore parlé de ce qui me hérisse le poil, me glace l’échine : des entités commerciales, donc non patriotiques auront le contrôle de ce qui nous permet de nous défendre ?
MOUHAHAHAAHA !
C’est fou, moi qui pensais que nos gestionnaires se sentaient concernés par la populace.
Alors, non, je n’ai pas lu le texte précisément en entier, et peut-être y a-t-il quelques garde-fous. J’aimerais bien avoir l’avis d’un expert sur le sujet car : est-il possible que, par l’intermédiaire de ces sociétés qui ont leur propre objectif (des bénéfices sur notre dos déjà), des puissances étrangères puissent contrôler notre force de défense ?
Revenons au 49.3. Les textes sur le code du travail ont fait tellement parler d’elles que vous en savez sûrement plus que moi, cher lecteur. Il n’empêche que le message de l’exécutif est clair : vous allez bosser ! « Quoi qu’il en coûte », comme diraient certains…
Viennent ensuite la fameuse réforme des retraites, dont un nouveau volet s’ouvre depuis quelques jours. Après un premier 49.3 en 2020, le monarque Macron a parlé : « Moi, je ne veux pas la chienlit, si une motion de censure est votée, je dissous dans la minute qui suit ». Dissoudre l’assemblée donc. Et pour certains observateurs, je lis que « Le gouvernement ne passe pas en force, il discute ».
Mmh, très bien. En fait, on discute mais unilatéralement ?
Tout cela sans parler des nombreuses ordonnances utilisées par l’exécutif, en forte augmentation depuis 10 ans…
Ce qui est amusant dans tout cela, c’est que le discours est démagogique, comme toujours, puisque cela parle de répartition, d’égalité et d’équité, mais aussi de budget. Estimé entre 70 et 80 Milliards d’Euros en 2030 par le conseil d’orientation des retraites (COR)
Humour du gouvernement : « Chaque année, nous gagnons 2 à 3 mois d’espérance de vie supplémentaires à partir de 60 ans » ; bonne nouvelle, nous serons bientôt tous centenaires à ce rythme…
Alors j’ai cherché 2 autres chiffres, juste pour avoir un ordre d’idée. L’évasion fiscale est estimée entre 60 et 80 milliards d’euros, alors que l’état se félicite d’en récupérer 10 (sur un peu plus de 13 réclamés). (Comment, on ne peut pas embaucher de contrôleurs parce que ça coute trop cher ?!)
Ensuite, les riches. Toujours plus riches. A l’image du seul milliardaire Rodolphe Saadé, dont la fortune est passée de 6 à 36 milliards d’euros en 1 an, pendant la crise du covid !
Bon, c’est normal de profiter d’une crise n’est-ce pas ?
Non ?
Parce qu’en 18 mois, en pleine pandémie mondiale, la fortune des 5 plus riches français a augmenté de 173 milliards d’euros. 5 personnes.
Haaa, l’équité, quel joli mot… Au fait, qui a fait supprimer l’ISF ? ha oui, Mr Macron. Vive le roi président ! Oh ! Et le budget 2023 vient d’être voté, super : à peine 154 milliards de déficit.
Vraiment, nos gouvernants ont le sens de l’équité et de la sobriété.
Personnellement, le message que je retiens est qu’il vaut mieux cogner sur les gens humbles et honnêtes… Mais c’est peut-être une idée à creuser, puisqu’ainsi, ils n’iront plus jusqu’à la retraite !…
PS : Enfin, la blague de la formule consacrée : « le gouvernement engage sa responsabilité ». Ah ? Les responsables peuvent aller en prison par exemple ? Pour trahison ?
Ha, ils doivent démissionner. Mince, dure punition…
L’équité encore une fois.
L-EMM-E
Sources :
https://www.fonction-publique.gouv.fr/fonction-publique/carriere-et-parcours-professionnel-40
https://www.challenges.fr/france/fortunes-taxer-plus-les-riches-vraiment-impossible_820324